Morgan Large
Samedi 27 avril — 15h30 — le Sterenn

sous titre :
« De la difficulté de parler des sujets d’agriculture et d’environnement dans un média local en Centre Bretagne. »

C’est principalement d’atteinte à l’environnement et d’emprise de l’agriculture intensive sur le territoire dont je vais vous parler.
Je travaille pour une radio associative bilingue : Radio Kreiz Breizh.
Mon environnement de travail est rural. Mon chien, ma voiture et moi arpentons les routes et les chemins du centre Bretagne.

Assez peu douée pour poser des questions aux gens connus, aux « pennoù bras » comme on dit en breton qui attendent beaucoup de la personne qui les interroge, je me suis tournée plutôt vers des anonymes, tous ceux qui ne pousseront jamais la porte d’un média pour demander à être interviewé. Des personnes qui sont aussi intéressantes à enregistrer dans leur environnement.

De là, la légèreté du média radio, m’a tout permis, partir le soir à la pêche à la mouche immergée jusqu’à la poitrine dans une rivière, aller faire du pain avec un paysan boulanger une nuit, faire la moisson sur un tracteur au mois d’août, et passer mon réveillon du premier de l’an 2019 sur un rond-point avec les gilets jaunes.

Ma sensibilité pour les oiseaux et la nature en général m’a amené à tendre le micro aux causes environnementales.
Mes parents paysans m’ont donné une notion de la terre qui m’a conduit à traiter les sujets agricoles et agro-alimentaires bretons, qui bien que très localisés autour du centre Bretagne sont le reflet du modèle agricole dominant.

Être in-situ, faire des reportages, garder des sons parce qu’ils m’ont touché, sans chercher d’emblée un usage à tous ces enregistrements, me nourrit au fond et me permet d’allumer une « petite lanterne » (c’est le nom de mon émission quotidienne ) plutôt que de fulminer contre les ténèbres.