L’herboristerie familiale — Marie Jo Fourès

Plantes. Marie-Jo partage son savoir-faire

Des heures durant, elle nous passionne en parlant des vertus des plantes et de l’alimentation bio pour la santé. Conseillère reconnue en nutrition et en phytothérapie, Marie-Jo Fourès, 58 ans, transmet au quotidien sa grande connaissance du monde végétal. Notre héritage commun. C’est peut-être inscrit dans son karma. Ou plus sûrement le fruit de rencontres déterminantes ayant façonné son amour immodéré pour les plantes et la santé de ses semblables. « Le soin est mon fil conducteur », dit-elle en ponctuant ses phrases d’un joli et rapide sourire. Le regard clair, le ton assuré, elle cite en premier lieu sa première belle-mère, « une maîtresse femme qui se soignait avec des plantes et avait un savoir-faire extraordinaire ». D’autres « guides » lui viennent naturellement à l’esprit. Comme Jean-Pierre Nicolas, l’ethnopharmacologue breton qui sème ses jardins médicinaux de par le monde. Ou encore le médecin-chirurgien Jean-Pierre Willem, créateur de l’association les Médecins aux pieds nus. Trois ans durant, la Léonarde, originaire du Folgoët et née Jacopin, a suivi assidûment sa formation en naturopathie. « J’ai beaucoup appris d’eux. Dans la vie, on vous tend parfois des perches. Au début, je ne les voyais pas. Mais j’ai fini par saisir les opportunités... »

Une expérience douloureuse

Un événement tragique aura aussi marqué son parcours initiatique : le décès de son premier compagnon, mort en 1978 à la suite d’une erreur médicale. Jeune maman, Marie-Jo n’avait que 28 ans. « Il était plongé dans le coma. Je l’ai assisté quatre ans » Aujourd’hui encore, elle se remémore une expérience « douloureuse » dont elle aura cependant tiré profit. « J’ai tout essayé pour le sauver. Cela m’a permis de découvrir les médecines parallèles, l’homéopathie, l’alimentation bio... » Depuis, Marie-Jo Fourès a noué une relation fusionnelle avec le végétal et l’art de bien manger, « sans risquer de retrouver du désherbant ou des métaux lourds dans sa salade ». Au fil des ans et de ses nouvelles connaissances, elle est aussi devenue une promotrice infatigable des plantes comme produits naturels de santé.

Pionnière de Cap Santé

Ce savoir, elle le dispense régulièrement en tant que formatrice au sein de l’association Cap Santé, implantée à Plounéour-Ménez, dont elle fut l’une des pionnières en 1995. Titulaire d’un diplôme universitaire de conseil en phyto et en aromathérapie obtenu à l’université de Paris Bobigny (Paris XIII), elle délivre avant tout ses bons conseils auprès de ses patients, qu’elle accueille dans le cadre champêtre et chaleureux d’un ancien corps de ferme, dans la campagne de Plounéour.

« Je mets les gens en action »

Dans ce cabinet, où elle reçoit sur rendez-vous, Marie-Jo Fourès familiarise par exemple ses clients avec l’aromathérapie, remèdes à base d’huiles essentielles de plantes. Elle leur apprend à modifier leur alimentation et à changer d’hygiène de vie. Chacun selon sa pathologie, est ainsi invité à prendre en charge sa propre santé. « Je mets les gens en action. J’essaye de leur faire comprendre que leur système immunitaire de défense, c’est eux »

Le bon exemple allemand

Pour être bien dans son corps et dans sa tête, mieux vaut prévenir que guérir, inculque encore et toujours la spécialiste de l’herboristerie, qui se félicite de l’évolution de la médecine hospitalo-universitaire vis-à-vis de l’utilisation des plantes. « Désormais, on a des médecins et des pharmaciens qui viennent se former chez nous... » Marie-Jo Fourès sait pourtant que la guérison des tabous et des intolérances sera longue et semée d’embûches. À ce niveau, il serait bon, selon elle, de s’inspirer de l’exemple de nos voisins d’outre-Rhin. « En France, on donne d’emblée des traitements lourds et quand il n’y a plus d’autre solution, on vient à la phytho. En Allemagne, c’est tout le contraire ».

Pratique

Marie-Jo Fourès, l’Ile, Plounéour-Ménez. Tél. 02.98.78.01.33.

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